RUFFI DE PONTEVES

 

L'artiste réserve à ses visiteurs la possibilité de découvrir ses oeuvres à LEVALLOIS, sur rdv / email : ruffideponteves@gmail.com

2023 - Acrylique - 55/65
2023 - Acrylique - 55/65

« De la Normandie de mon enfance à mon atelier de Levallois-Perret ».

L’exposition à son domicile semble confirmer cette démarche à fleur de peau.

 Il invite son public à franchir la porte de son appartement-atelier pour dévoiler son monde intime, lui faisant découvrir son œuvre récente, la nouvelle voie qu’il souhaite poursuivre. 

Bien entendu, tout artiste est impliqué dans chacun de ses actes et veille au bon déroulement de son exposition mais rarement avec un intérêt aussi assidu et une conscience aussi aigue dans son discours et dans son psychisme.

 

iléana Cornéa

Critique d'art, Juin 2023.

 


162H./130L. - 2023
162H./130L. - 2023

La dernière toile de Ruffi de Pontevès est accrochée dans son salon. Les verts acidulés, les roses, les blancs et les écritures tout en légèreté, pureté et évanescence évoquent un jardin atmosphérique abstrait rappelant la joie libératrice du baroque sur les formes rigides du classicisme, la victoire du mouvement sur la précision statique de la ligne. Cette œuvre représente la cristallisation du travail de l’artiste depuis plus de 20 ans. Une lumière indirecte éclaire l’image, son emplacement est parfait. Le lieu, la lumière, l’espace et l’œil du regardeur correspondent à autant de clés nous permettant de la visiter.

"ma peinture est aujourd'hui devenue la synthèse de mon enfance en normandie puis ma vie d'adulte, de mes blessures chaque couleur me donne de la force, chaque toile devient une victoire, mes souvenirs de ma région me reviennent si souvent car ce sont mes racines,

 

seule la peinture me permet d'entretenir ce lien étroit et précieux . Je peins avec mon énergie, mon intuition. Ma peinture est décidé dans l'instant, passant de l'ombre à une lumiere intense. J'entre en dialogue avec ma toile, elle interroge ce qui se passe en moi : ce passage d'un état fragile à un état dynamique, plein d'energie."



Peu d’artistes entretiennent avec leur création une complicité consciente et complexe. En littérature, nous avons un Marcel Proust, dans les arts plastiques un Constantin Brancusi. Le grand sculpteur du XXème siècle va jusqu’à prévoir le destin posthume de sa création  

en veillant non seulement sur chacune de ses sculptures mais aussi sur les outils ou mobilier de son atelier qui ont participé à l’édification de son œuvre. Légué comme tel à l’État Français, l’atelier de l’artiste roumain est considéré comme une œuvre d’art à part entière. 

Sans aller jusqu’à penser le devenir ultime de son travail, Ruffi de Pontevès semble néanmoins emprunter une démarche artistique similaire au sculpteur de l’impasse Ronsin puisque son engagement mental vis-à-vis du devenir immédiat de ses toiles correspond à son propre devenir intérieur.

 La création, la visibilité et la conservation de l’œuvre forment dans son esprit l’expérience vécue de son art en tant qu’entité à la fois physique et spirituelle, un tout organique à s’y confondre avec le temps linéaire et les vicissitudes de sa vie d’artiste, toponymies compris.